La peur se cache en nous

Nous traversons tous des moments de grandes joies et d’autres plus difficiles. Pour beaucoup, même dans nos instants joyeux, il y a une peur qui se cache en nous. Comme la crainte que ce moment prenne fin, ou encore celle de manquer de ce qu’il nous faut. L’angoisse de perdre ce que nous aimons ou de ne pas se sentir en sécurité. La peur est une émotion universelle que tout le monde ressent. Elle reste une réaction naturelle face à des situations perçues comme menaçantes ou incertaines. Toutefois, cela est important de comprendre que la peur ne disparaît jamais vraiment complètement.

Quand j’ai fait le choix de voyager en solo, toutes sortes d’inquiétudes se sont présentées. Celles de la solitude, de l’insécurité, des incertitudes financières, etc. J’ai dû d’abord les affronter et les décortiquer une à une. Les miennes et toutes celles de mon entourage.

Si l’on souhaite vivre en harmonie, nous devons apprendre à reconnaître la peur et à y faire face. Plonger en son cœur et trouver sa source. Nos craintes viennent de notre besoin de contrôle, de nos incertitudes et de l’inconnu. Si on les enfouit en pensant qu’elles disparaîtront, elles ne feront que prendre de l’expansion à l’intérieur de chacune de nos cellules.

Comprendre la nature de la peur

Dans son livre Feel the fear and do it anyway, Susan Jeffers, note trois types de peurs.

  •  Externes : liées aux évènements extérieurs comme une perte d’emploi ou une maladie.
  •  Internes : liées à notre ego et à nos croyances, comme la crainte de l’échec.
  •  Fondamentales : liées à notre perception de nous-même et du monde, comme la peur de ne pas être en mesure de faire face.

Différentes manifestations de la peur

Elle se manifeste de différentes manières : émotionnellement, physiquement et mentalement. Voici quelques points clés pour comprendre la nature de la peur :

  1. Réponse de survie : La peur demeure une réponse instinctive de notre cerveau pour nous protéger des dangers. Elle active le système combat ou fuite, préparant notre corps à réagir rapidement.
  2. Incertitude et contrôle : La peur est souvent déclenchée par l’incertitude et le manque de contrôle. Nous avons des appréhensions de l’inconnu et des situations que nous ne pouvons pas prédire ou contrôler. Le passé nous semble plus confortable, même s’il est source de souffrance.
  3. Conditionnement et expériences passées : Nos peurs sont souvent façonnées par nos expériences passées et le conditionnement. Des expériences négatives ou traumatisantes peuvent renforcer et déclencher certaines angoisses.
  4. Croyances et pensées : Nos croyances et nos pensées influencent notre perception de la peur. Par exemple, croire que nous ne sommes pas capables de faire face à une situation peut augmenter notre peur.
  5. Impact émotionnel : La peur peut provoquer des émotions intenses comme l’anxiété, la panique et le stress. Ces émotions peuvent nous paralyser et nous empêcher de prendre des actions positives.

Si l’on ne les affronte pas, l’impact des peurs sur notre vie quotidienne et notre liberté peut prendre de l’expansion et occuper une grande partie de notre espace mental. Cependant, en comprenant ces aspects de la peur, nous pouvons commencer à développer des stratégies pour la gérer et la surmonter.

L’émancipation à travers les voyages solo

Les voyages en solitaire favorisent l’indépendance. Le fait de devoir prendre des décisions rapidement, au quotidien, nous pousse à être dans le moment présent. En encourageant l’action, on augmente notre confiance en soi, face aux imprévus. Toutefois, l’action demeure le meilleur antidote à la peur. Petit à petit, les situations stressantes, apparaissent moins inquiétantes. Notre cerveau reconnaît les signaux de la peur, mais comprend qu’il peut les surmonter.

L’action demeure le meilleur antidote à la peur.

Le voyage peut aider à changer de perspective. Passer de victime à créatrice du changement. Par exemple, en allant à la rencontre de l’autre, on découvre que tous les humains sont semblables, peu importe leur vécu, leur croyance et leur façon de vivre. Cela permet d’apprendre l’empathie, entre autres, et de cesser d’être centré sur nos soucis. Et ainsi, s’ouvrir à l’extérieur. Le voyage est un exercice pratique pour sortir de sa zone de confort.

Le voyage permet aussi d’apprendre de nos erreurs et de les voir comme une façon de grandir. Évidemment que, face aux différentes situations, les choix que l’on fait ne sont pas toujours à notre avantage. Réfléchir à nos erreurs passées et les admettre sans les juger est une bonne façon d’apprendre à mieux se connaître et être plus habile et conscient, quand des enjeux se présentent à nous. d’autre part, chaque fois que l’on prend un risque, nous augmentons notre capacité à gérer les défis futurs.

Pendant mes deux années de voyages à travers le monde, j’ai dû faire face à quelques situations où, je me suis parfois moi-même mise dans le pétrin.

Je pense à cette fois où, j’ai réservé un vol vers le Sri Lanka à partir du Népal. On veut souvent que ça nous coûte le moins cher possible, j’ai donc pris un vol à rabais avec une escale en Inde. Dans l’empressement, je n’ai pas vérifié, mais je devais avoir un visa pour l’Inde, même si je devais y passer seulement deux heures sans sortir de l’aéroport. Au Népal, ils ont refusé mon embarquement ! Par-dessus tout, en achetant le billet sur un site non fiable, ma carte a été piratée. Cependant, le seul moyen de m’en sortir a été d’acheter un billet sans escale rapidement à l’aéroport de Katmandou, qui m’a coûté 800 $. Par chance, j’avais une carte de crédit en surplus.

Ma mésaventure s’est bien terminée. Mais j’ai appris une leçon, mieux vaut payer un peu plus cher au départ, pour avoir un service de qualité et toujours avoir un plan B qui enlève beaucoup de poids sur les épaules en voyage. Désormais, je n’ai plus peur lorsqu’un enjeu de ce type se présente.

Yoga, l’outil puissant contre la peur

Le yoga peut être une philosophie de transformation du soi. D’abord par la maîtrise du souffle. En favorisant une respiration consciente, nous devenons capables de faire face à tout ce qui se présente à nous. Les techniques de respiration profonde activent le système nerveux parasympathique, responsable de la relaxation et du repos, diminuant ainsi les sensations de peur. Le yoga peut être un outil puissant pour gérer et surmonter l’angoisse en cultivant le calme, la confiance en soi et la résilience.

Réduction du stress et de l’anxiété

Le yoga aide à réduire le stress, qui est souvent à l’origine de nombreuses peurs et anxiétés. Aussi, les postures, la respiration consciente et la méditation apaisent le système nerveux et réduisent les niveaux de cortisol, l’hormone du stress.

Amélioration de la conscience corporelle

La pratique régulière du yoga, comme par exemple celle du Yin Yoga, améliore la conscience corporelle, permettant de reconnaître les signes de peur et d’agitation dans le corps. Cette prise de conscience facilite la gestion et la libération de ces émotions. La maîtrise des postures de yoga et la progression dans la pratique renforcent la confiance en soi. D’ailleurs cette confiance accrue peut aider à surmonter les peurs en permettant de se sentir plus fort et plus capable.

Cultiver la pleine conscience par la méditation

La méditation contribue à cultiver la pleine conscience. D’abord, en étant pleinement présent, on peut observer ses peurs sans jugement, ce qui permet de les apprivoiser et de les comprendre.

Connexion profonde entre l’esprit et le corps

Le yoga favorise une connexion profonde entre l’esprit et le corps, aidant à stabiliser les émotions et à calmer l’esprit. Cette harmonie intérieure contribue à dissiper les peurs irrationnelles et à s’ancrer davantage dans le moment présent.

Libération des endorphines et perspectives positives

Les pratiques de yoga libèrent des endorphines, les hormones du bien-être, qui aident à combattre les sentiments négatifs et à cultiver une perspective plus positive.

D’ailleurs, en intégrant ces éléments, le yoga devient un outil complet pour gérer et surmonter les peurs, favorisant une vie plus sereine et équilibrée.

Mon expérience personnelle

Après 13 ans de pratique, je me suis donc, lancé le défi d’enseigner, moi qui ai une peur démesurée de parler devant un groupe. Je commence chaque séance avec un appel à la respiration consciente. Les yeux fermés, on se retrouve dans une bulle paisible. Pour un moment, la peur s’envole.

N’attends plus

Affronter la peur est à notre portée. Nous pouvons le faire immédiatement, ici et maintenant. Lorsqu’on ramène notre attention à l’inspiration, on ne pense pas à cette inspiration, on en fait une expérience directe. Toutefois, quand la peur se présente, on peut poser l’action consciente de se recentrer sur notre respiration. C’est déjà un premier pas vers la liberté.

Une fois que l’on sait que la peur ne disparaît jamais vraiment, on peut la regarder en face avec bienveillance et ne pas l’ignorer. Trouver sa source d’abord, est un bon moyen de dépouiller la peur de son pouvoir.

Les gens que l’on rencontre peuvent devenir un baromètre pour savoir où nous en sommes avec nos propres peurs et croyances limitantes. Aussi, être à l’écoute de l’autre demeure une excellente façon de grandir.

Prendre des risques, essayer quelque chose de nouveau ou embrasser le changement et être dans l’action t’aidera toujours à vaincre la peur.

Qu’est-ce que tu en penses ? As-tu trouvé des moyens pour affronter tes angoisses ? Fais-moi part de tes trucs en commentaire ! J’ai hâte de te lire.